Fondation Européenne pour la Psychanalyse


Nantes les 30 juin et 1er juillet 2007


Journées préparatoires au congrès:
“ La psychanalyse et la question du sexe ”, Paris les 2-3-4 novembre 2007

organisées en partenariat avec la Formation Continue de l’Université de Nantes


…sur les plus ordinaires aléas de la vie amoureuse aujourd’hui…


Lorsqu’en 1912 Freud écrit “ Sur le plus général des rabaissements de la vie amoureuse ”, il invite à considérer qu’un certain degré d’impuissance chez les hommes et de frigidité chez les femmes constitue le lot commun normal plutôt qu’une pathologie spécifique et différentielle.
Qu’en est-il aujourd’hui, après ce qui a pu être dénommé “ révolution sexuelle ” et libéralisation des mœurs ? C’est plutôt l’excès qui est promu là où Freud signalait l’insuffisance ; “ la possibilité que quelque chose dans la nature même de la pulsion sexuelle ne soit pas favorable à la réalisation de la pleine satisfaction ” (Freud) fait scandale au regard des promesses de la science et des diverses prothèses – pharmacologiques ou psychologiques – qu’elle offre aux amants modernes.
Lorsque la vie amoureuse obéit aux idéaux de liberté sexuelle et d’égalité entre les sexes, a-t-elle d’autre issue qu’une fraternité qui vaut dénégation de la différence, et une banalisation de l’amour et des relations sexuelles qui prétend se débarrasser des effets de réel de la rencontre amoureuse ?
Ces coordonnées ne sont pas sans effet sur la dynamique du transfert. La psychanalyse peut-elle aujourd’hui dire quelque chose de ce que Freud, pour parler de l’amour de transfert, appelait “ un amour véritable ” ?

 

Comité d’organisation :

Bernard Brémond ( F.E.P., Nantes)
Yannick Cann ( F.E.P. Brest)
Vannina Micheli ( F.E.P. Paris)
Régnier Pira rd ( Université de Nantes)


PROGRAMME

Samedi 30 juin

au Centre International de Langues ( C.I.L.), amphi 405
(derrière la faculté des Lettres et Sciences Humaines),
chemin de la Censive du Tertre,
tramway ligne 2 direction Orvault, arrêt : Petit Port-facultés.

(N.B. : en cliquant sur les titres suivis d’un astérisque, on fait apparaître l’argument de la communication)


9h00
Accueil : Bernard Brémond, F.E.P., Nantes
Allocutions d’ Ouverture :
Claude Dumézil, président de la F.E.P. : de la Fondation Européenne pour la Psychanalyse
Régnier Pirard, Université de Nantes

9h 30
Présidente de séance : Armelle Fresnais
Françoise Decant : Du mariage arrangé à “ l’arrangement ” de la rencontre via internet*
Catherine Fava-Dauvergne : Quand un sein s'est ravi

10h 30 - Débat
Pause café


11h 15
Président de séance : Régnier Pirard
Silvia Lippi : Le séducteur, la femme, le père.
G.Pommier : Sexualisation de l'amour


12h 15 - Débat

13h00 - Déjeuner

14h 30
Président de séance : Vannina Micheli-Rechtmann
Patrick De Neuter : Le “ démon de midi ” comme réponse masculine aux angoisses de la cinquantaine.
Luigi Burzotta : “ Isidore ”*

15h 30 - Débat

16h00
Président de séance : Bernard Brémond
Gorana Bulat-Manenti : Fantasme et choix d'objet : que dit la clinique?*
Denise Sauget : Les destins de l'Amour de transfert.*


17h 00 / 18h00 - Débat


Dimanche 1er juillet

au Centre de Formation des Educateurs
de Jeunes Enfants
Face à l’entrée principale de l’hopital Saint Jacques
102 rue Saint Jacques - 44000 NANTES
Accès tramway: ligne 2 - direction Trocardière - arrêt Pirmil


10h – 13h
Matinée animée par
Bernard Brémond et Régnier Pirard

Anne de Fouquet-Guillot : Une société kanako-lacanienne?*
Hélène Godefroy : Contribution à la question du genre chez Freud.*

Débat et clôture de la rencontre


Secrétariat scientifique :

Bernard BRÉMOND : be.bremond@wanadoo.fr
Régnier PIRARD : jrpirard@wanadoo.fr

Renseignements et Inscriptions :

Virginie CHEDORGE – Université – Formation Continue
2 bis, Bvd Léon Bureau – BP 96228
44262 NANTES Cedex 2
tél : 02 51 25 07 35 ( ou 25)
fax : 02 51 25 07 20
mail : virginie.chedorge@univ-nantes.fr

Hotels de Nantes ( document Word) / Fiche d' inscription (document Word à imprimer)

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Arguments

Françoise Decant : Du mariage arrangé à « l’arrangement » de la rencontre via internet


C’était sûrement plus simple à l’époque où les parents choisissaient le mari de leur fille…Quoique…Nous ne sommes pas sans ignorer le drame que provoquait ce type de mariage dans le cœur de certains jeunes (pour ne parler que du cœur !), et sur le divan, certaines femmes osent penser et dire que cette pratique permettait aux pères de réaliser, certes par voie détournée, leurs désirs incestueux...
Parmi les nouveautés apparues en ce début de 21e siècle au pays de la vie amoureuse, la prolifération des sites de rencontres sur internet et le nombre croissant de leurs utilisateurs occupent une bonne place au hit parade ( il s’agit bien de parade dans tous les sens du mot…) du new way of life.
A un pas de choix viendrait répondre un excès de choix tout aussi problématique…
La mise à distance d’une rencontre in preasentia jugée dangereuse, parce que susceptible de réactiver le traumatisme de la rencontre avec le réel du sexe mettrait-elle le sujet à l’abri des effets ravageurs de cette rencontre ?
On peut par exemple se demander quels sont les signes qui vont permettre de repérer la présence de la figure du père violeur lorsque la liste des éventuels prétendants défile devant l’écran et que l’on constate avec plus ou moins de bonheur que le site que l’on a ouvert a été visité 187 fois…
Telles sont les questions que se pose cette analysante qui avait été informée « des choses de la vie » par son père à l’age de 13 ans en ces termes : « Si un homme te parle, c’est qu’il veut te baiser. Si un homme te regarde, c’est qu’il veut ton cul… »
Si ces dires ont été recueillis sur le divan, via la cure, serait-il juste de dire qu’ils ont été accueillis à l’abri du transfert ? Ce serait méconnaître la dimension traumatique du dispositif analytique et le caractère violent de l’amour de transfert, violence que Ferenczi a si bien décrite dans son texte intitulé : « Confusion de langue entre les adultes et les enfants », à propos de la violence déchaînée par la réactualisation sous transfert de l’événement traumatique.
Et oui, ça marche trop bien…pourrait-on dire en lisant cette phrase de Ferenczi : « La répétition encouragée par l’analyste avait trop bien réussie »

Mais modérons notre enthousiasme car chacun connaît les écueils que peut rencontrer le transfert dans ces moments là, écueils qui peuvent aller jusqu’à mettre la cure en péril, qui risque de se terminer de façon parfois brutale.

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Luigi Borzotta : Isidore

Dans les précédentes journées préparatoires (Rome, Berlin et Barcelone) j’ai parlé, à partir de la pièce de Luigi Pirandello, « Questa sera si recita a soggetto », de la passion jalouse comme ressort pour faire surgir l’angoisse dans l’autre, qui, de sa part, n’est pas sans être complice à fomenter l’imminence de l’objet. La passion jalouse morbide de sa femme Antonietta, c’était la condition du désir pour Luigi Pirandello.
A Barcelone, j’ai commencé de confronter ce qui précède avec le cas clinique d’Isidore, un jeune homme qui semble être exempté de la jalousie. J’ai trouvé ce pseudonyme parce qu’Isidore n’est pas seulement l’anagramme de « Osiride », le nom italien de Osiris, mais parce qu’il contient aussi les lettres de « Iside », de même que dans la langue française Isis est inscrit dans Osiris. Il s’agit comme, chacun le sait, du couple de jumeaux mariés, qui, selon Plutarque, copulaient déjà dans le ventre de la mère.
Dans l’histoire d’Isidore, on peut le suivre en tant que Isis, qui cherche à la trace les morceaux du corps d’Osiris, tant dans les poubelles comme au cinéma, dans les programmes télévisuels comme au théâtre, mais aussi dans les conférences de philosophie, de littérature, de psychanalyse, et surtout dans les cours à l’université. On le retrouve aussi en tant qu’Osiris, qui va draguer sans cesse toutes les filles à la recherche de La fille, une Isis qui soit à même de lui rendre le membre perdu.

Gorana Bulat-Manenti : Fantasme et choix d’objet : que dit la clinique ?

La question paternelle, centrale dans la structure oriente, via le fantasme inconscient qui lui est articulé, l’approche de la réalité du sujet. Ce fantasme, plus ou moins long à construire dans la cure présente une sorte de paravent qui protège du réel impossible. Quel est le rapport entre le symbole, l’image du rêve et la lettre dans le travail analytique ? La cure avec un homme aux choix d’objet d’amour « libéré » peut-elle nous donner quelques pistes de réflexion ?

Denise Sauget : Les destins de l'amour de transfert :


L'histoire passionnelle de Sabina Spielrein et de Jung, prise dans celle de l'évolution de la théorie psychanalytique, permet d'approcher la question de l'amour de transfert.
A partir de deux cas cliniques mettant en jeu ce type de transfert je poserai la question de savoir si la perspective uniquement structurale peut rendre compte de cette clinique où le transfert est majeur.

Anne de Fouquet-Guillot : Une société kanako-lacanienne ?


Le réel de la différence sexuelle est imaginarisé et symbolisé de manières différentes selon les sociétés. La société kanak traditionnelle est organisée autour de l’ échange des femmes et d’ une double transmission, matrilinéaire d’ une part, androcentrique d’ autre part, du phallus . Ceci a pour conséquence une radicale disparité dans les positions sociales de l’ homme et de la femme. Cette structure garantit-elle une altérité du féminin par rapport au masculin ?

Hélène Godefroy : Contribution à la question du genre chez Freud .

Freud n'a jamais cessé de démontrer que le genre devait d'abord prendre appui sur le biologique. Un genre qui, selon lui, doit ensuite s'inscrire à partir de l'avènement du féminin, face auquel le masculin doit trouver à s'ériger. Un face à face, qui signerait précisément l'avènement de la différence des sexes, comme voie d'accès aux passions amoureuses.

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