L'affaire 52 La question de la psychothérapie |
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› " L'affaire 52" et ses conséquences pour la psychanalyse / Jean-Yves Méchinaud, octobre 2011.
Il
est intéressant de revenir sur un sujet d'actualité : la
question de la psychothérapie. Un article de Jean-Claude Maleval,
récemment paru , m'en donne l' occasion. Cette loi garantit-elle, comme il l'affirme cette distinction essentielle ? Rien n'est moins sûr. Il est vrai qu'un psychanalyste peut rester complètement en dehors du champ d'application de cette loi qui ne l'oblige pas à se déclarer psychothérapeute et par conséquent à demander son inscription sur le registre des psychothérapeutes. Pour autant, elle établit que parce qu'un tel est psychanalyste, il est par surcroît psychothérapeute et peut donc être reconnu comme tel. C'est dire que pour la première fois, sans résorber la psychanalyse dans la psychothérapie, une loi française se prononce sur la nature de la psychanalyse ... |
› Le magicien, l'autocrate et le tenant-lieu / Bernard Brémond, octobre 2011.
En ce qui concerne la souffrance psychique et les troubles mentaux, et si l’on entend par “psychothérapie” une méthode visant la disparition des symptômes qui motivaient la plainte et les retrouvailles avec un état de satisfaction et d’harmonie avec soi-même, alors la psychanalyse ne peut se prévaloir d’aucun monopole ni d’aucune prérogative. Non parce qu’elle n’aurait pas d’effet “thérapeutique”; mais parce qu’elle est d’abord autre chose, qu’elle vise d’abord autre chose, même - et surtout - si on ne l’aborde que poussé par une souffrance et des symptômes. Il faut d’abord préciser que l’amélioration, la suppression, voire la guérison des difficultés et troubles psychiques peuvent être obtenues de multiples façons, et même par n’importe quoi: c’est à dire que, le cas échéant, “tout” peut marcher. Et les méthodes psychothérapiques les plus diverses, des plus élaborées aux plus farfelues, sont en mesure de s’enorgueillir de succès thérapeutiques parfois spectaculaires, à l’instar de pratiques humaines fort diverses comme en ont inventé toutes les sociétés et toutes les époques. En réalité, aujourd’hui, il n’est plus possible de parler de “la psychothérapie”: la psychothérapie n’existait qu’avant l’invention de la psychanalyse par Sigmung Freud... |
› Contribution à l’ouverture du dossier sur les conséquences pour la psychanalyse des articles de loi 52-91 / Jean Perroy, 18 octobre 2011.
Merci à Bernard Brémond et à Jean-Yves Méchinaud de relancer ainsi notre réflexion sur les questions fondamentales que pose l’affaire des psychothérapies. « L’AFFAIRE DES PSYCHOTHÉRAPIES » - C’est ainsi que j’ai désigné, dès un texte de 2002, l’ensemble complexe des initiatives suscitées, depuis 1995, par la rencontre de deux projets : celui d’un député, le docteur Accoyer, soucieux de faire obstacle aux dérives sectaires et celui des psychothérapeutes s’associant en fédérations pour l’obtention d’un statut légal. Mon texte de 2002 (voir revue du Cercle Freudien : « Che vuoi ? », n° 17), vise à montrer comment l’ensemble des psychanalystes est concerné par l’affaire des psychothérapies et comment cette affaire est l’occasion d’un « exercice en grandeur réelle » de politique pour la psychanalyse. C’est donc une vieille histoire ! Depuis 16 ans, périodiquement, elle vient questionner - j’allais dire « réveiller » - les psychanalystes et leurs associations. Les points de vue soutenus sont parfois divergents, voire polémiques. Ils ont donné lieu à de multiples débats. Les textes de Bernard B. et de Jean-Yves M. ont l’intérêt d’apporter quelques données claires, bien faites pour ouvrir le dossier en question sur le site de « Psychanalyse à Nantes ». Leur initiative donne forme, du même coup, au contenant nécessaire à l’accueil de nos questions et de nos élaborations... |
› La psychanalyse peut-elle être comptée parmi les psychothérapies ? / Texte écrit en mai 1998 par Rosa GUITART, Jean PERROY, Claude PONT / décembre 2011
Note
2011 de Jean Perroy
: ce texte a été écrit alors que l’affaire
des psychothérapies était encore à son premier temps
et que se précisait sa dimension politique : Début du texte : La
grande diversité des pratiques regroupées sous le nom de
psychothérapies ne permet pas de parler d’une spécificité
de « la » psychothérapie : qu’y a-t-il de commun
entre maïeutique, cri primal, gelstalt, P.N.L., sophrologie, etc
? |
› Les psychanalystes face à l’article 52 / Pierrick BRIENT, janvier 2012
La
psychanalyse fût forcée de s’inclure dans le projet de
loi sur le titre de psychothérapeute, sinon elle risquait d’être
rejetée vers l’occulte. La psychanalyse ne peut que rester
adossée au discours de la Science (L’article 52 et son décret
voudrait aussi établir la Bonne Science Psychothérapeutique).
Adossée au discours de la Science parce qu’elle s’appuie
sur une expérience, mais aussi au sens où elle en est, de
ce discours, le symptôme. Et donc aussi au sens où elle durera
tant que le discours de la Science perdurera, pouvait dire Lacan.
Les débats sur l’article 52 ont donc abouti à une sorte de compromis, où la psychanalyse se retrouve incluse sous une forme dénégative puisque la pratique psychanalytique ne semble pas concernée : il s’agit de l’usage du titre de psychothérapeute. D’un côté, on pourrait se dire que les psychanalystes s’en tirent bien, leur pratique se trouvant comme légitimée, reconnue, et préservée ... |
Les
avis, réactions et contributions au débat sont à adresser
à psychanalyseanantes@free.fr